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Sea Shepherd répond à l’armateur du Margiris

mardi, 15 Fév, 2022

Suite à la diffusion des images par Sea Shepherd France illustrant le rejet en mer de dizaines de milliers de poissons pêchés par le Margiris dans le golfe de Gascogne, la PFA (Pelagic Freezer-Trawler Association), l’armateur du navire (Atlantic High Sea Fishing Company) a publié un communiqué de presse le 9 Février. Il tente de s’expliquer sur ce qu’il qualifie « d’incident » de pêche. Les arguments évoqués pour justifier le caractère accidentel du rejet laissent perplexe.

En effet, AHSFC explique que les merlans bleus retrouvés proviennent d’une rupture du chalut en raison d’une quantité de poisson trop élevée. 

Pourtant, s’ils sont capables de mesurer la quantité de poisson présente dans le filet, pourquoi ne pas avoir arrêté la pêche puisque le filet arrivait en limite de capacité ? 

AHSFC dit également avoir déclaré l’incident aux autorités Lithuaniennes car le navire est immatriculé dans ce pays. Selon les éléments dont nous disposons, le Margiris n’a pas contacté le Centre National de Surveillance des Pêches (CNSP) qui a pourtant autorité puisque le Margiris était dans la ZEE française. Au contraire c’est le CNSP qui a pris contact avec le Margiris. 

L’AHSFC se défend également d’avoir voulu faire du “high grading”, pratique illégale mais pourtant courante qui consiste à rejeter des poissons de faible valeur marchande pour garder de la place dans leurs cales pour des espèces de plus grandes valeur. 

Si effectivement, d’après l’inspection des autorités françaises, le Margiris n’a pas la possibilité technique de rejeter du poisson une fois qu’il est à bord rien ne l’empêche d’ouvrir le filet tant qu’il est dans l’eau.   

En 2019 Sea Shepherd avait observé et filmé des milliers de poissons morts abandonnés dans le sillage du Annie Hillina, autre navire du groupe Parlevliet & Van der Plas, là encore dans le golfe de Gascogne, en ZEE française. 

AHSFC et la PFA se vantent dans leur communication de fournir 5.5 millions de repas à bas prix par jour pour l’Afrique. Pourtant, ces mêmes africains n’auraient sans doute pas besoins des poissons « pas chers » pêchés en Europe si leurs eaux territoriales n’étaient pas pillées par ces mêmes bateaux.

AHSFC annonce que la quantité perdue a été déduite de leur quota mais ils n’ont pas rendu cette quantité publique. Peut-être que notre estimation de 100 000 poissons serait bien en dessous du nombre réel de poissons perdus comme le suggère certains pêcheurs. 

Enfin l’armateur annonce avoir subi des pertes d’exploitation en raison du temps perdu à réparer le filet endommagé. 

Tout d’abord, les navires comme le Margiris ont deux filets à bord, comme en témoignent nos images. Ils peuvent donc continuer à pêcher si l’un des deux est abîmé. Deuxièmement, d’après les positions du navire, on voit que le Margiris a recommencé à pêcher seulement 4h après avoir déclaré l’incident et après s’être repositionné à une quinzaine de milles du lieu de l’incident. 

Sea Shepherd a porté plainte contre le Margiris auprès de la gendarmerie maritime et collabore avec les autorités Néerlandaises qui s’intéressent à l’affaire afin que toute la lumière soit faite sur cet événement. Quelque soit la conclusion de l’enquête, ce triste épisode met en lumière la nécessité urgente d’une meilleure surveillance des pêches.

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